samedi 20 juin 2009

SYNCHRONICITÉ - n°4

Voici ce qui m'est arrivé il y a quelques mois à peine. J'avoue avoir hésité avant de me décider à vous raconter cet événement qui révèle mon rapport intime avec la Nature ou ce que j'appelle ma vraie nature, source que je situe au centre de chacun de nous et à laquelle nous pouvons tous puiser en abondance énergie, amour et sagesse.

À dire vrai, les expériences de synchronicité se produisent pour moi en relation avec la confiance que j'ai dans ma faculté de me relier aux forces de l'univers et de recevoir leurs lumières. Je les crois bienveillantes, intelligentes, et elles éclairent ma route à moins que mes vieux schémas préfabriqués n'y projettent leur ombre, et ceux-ci, il m'incombe de les reconnaître afin de ne pas tomber dans leurs pièges. Je n'y parviens pas toujours d'emblée, je le confesse, je fais la sourde oreille pendant un temps, mais l'aiguillon de la vérité — qui ne me laisse jamais en paix — vient finalement à bout de ma surdité. Mais venons-en au fait.

Je ne sais pas s'il faut l'attribuer à la foi ou à la superstition, mais je porte à mon cou une chaîne d'or héritée de ma mère à laquelle sont venus s'ajouter des gris-gris auxquels je suis attachée; en particulier un médaillon d'argent rond, ciselé, contenant une miniature indienne, une sorte de mandala peint à la main protégé par un verre. Il m'a été offert lors d'un voyage, par un membre de la famille du Maharajah de Jodhpur et ne m'a pas quittée depuis plus de vingt ans. Personne, même parmi les initiés indiens à qui je me suis adressée, n'a pu me traduire les symboles qui figurent sur cette peinture. Pour toute information, j'ai appris qu'ils se réfèrent au Tantra de la Grande Mère, car en Inde, Dieu est aussi adoré sous forme féminine. Cet objet quelque peu énigmatique possède, il faut le reconnaître, d'étranges vertus, en particulier celle de fasciner certaines personnes croisées dans la rue, dans une boutique ou dans les transports en commun, au point qu'elles sont incapables d'en détacher leur regard, et qu'elles finissent, à leur propre étonnement, par le pointer du doigt — quand elles n'essaient pas de le prendre en main — et m'interrogent sur ce qu'il représente. J'ai avec cet objet une relation très particulière, je le crois capable de diffuser l'éveil de la conscience et l'amour qu'il symbolise.

Or, voici qu'un jour, faisant le tour de mes plantations selon mon habitude, je me penchais sur chaque plante, fleur, arbuste ou arbre fruitier, vérifiant qu'aucun n'était habité par des parasites ou ne souffrait d'un manque d'eau, de terreau, ou bien d'un mot d'encouragement accompagné d'une caresse; car je crois les végétaux doués d'une certaine sensibilité et je m'adresse à eux comme à l'une des formes que revêt la vie pour s'embellir. Je me suis donné pour tâche de les faire naître, de les protéger, de leur permettre de croître et d'orner la Terre. Au cours de cette visite, je tenais ma chaîne et le médaillon à la main. Quelques heures plus tard, un sentiment de manque me fit porter la main à mon cou et je ne pus que constater son absence. C'était le crépuscule et il faisait déjà bien sombre pour me mettre en quête du bijou, il fallait donc remettre ma recherche au lendemain. J'étais confiante, sûre de le retrouver rapidement.

Au matin, je tentai de refaire le trajet de la veille, mais je ne me souvenais pas vraiment de mon circuit; il se confondait avec celui des jours précédents, et je réalisai bientôt qu'il couvrait une vaste étendue. Ce ne serait peut-être pas aussi simple que je l'avais imaginé. Un jour s'écoula en recherches vaines, puis deux, trois… Je devins obsédée. Chaque jour qui passait me voyait perdre un peu plus l'espoir de retrouver mon médaillon. Je fis appel à un ami sourcier du village voisin, qui vint avec son pendule. Échec. Il me dit que cet objet était magique et ne se laissait pas trouver. Ah bon! Au bout de deux semaines, je décidais d'en faire mon deuil et de cesser de le chercher. Après tout, le moment était venu de m'exercer au lâcher prise et au non attachement.

Plus facile à dire qu'à faire! Dès que je mettais le pied dehors, mes yeux fouillaient chaque pierre du chemin, chaque touffe d'herbe et je ne pouvais m'empêcher de penser que ma chaîne gisait quelque part, peut-être tout près de moi, enfouie dans l'herbe touffue, au pied d'un arbre ou d'une des plantes que j'avais visitées voici deux semaines. Hé bien, puisqu'il en était ainsi, j'allais faire une ultime tentative et, m'adressant aux arbres, aux massifs de fleurs et à chaque brin d'herbe avec la plus profonde sincérité, je les priai mentalement en ces termes:

"Vous tous que j'aime et à qui je prodigue tous mes soins, je suis sûre que vous savez où se trouve la chaîne que j'ai perdue. Voulez-vous m'aider à la retrouver? Oh, je vous en prie! Si vous êtes d'accord, je vais marcher les yeux fermés et je vous laisserai me guider jusqu'à elle".

Ce que je fis, entrouvrant un œil de temps en temps pour ne pas tomber. J'avançais lentement, au hasard; au bout de quelques minutes, une pensée me traversa l'esprit, le soleil étant au zénith il devrait faire rayonner l'or de la chaîne et la désigner ainsi à mon regard; ouvrant les yeux à cet instant, je vis effectivement scintiller quelque chose à deux mètres de mes pieds, dans une botte de thym. Le cœur battant, acceptant d'avance la possibilité d'une déception — ce pouvait être un silex ou un de ces vieux C.D. que j'attachais aux cerisiers pour éloigner les oiseaux — je me penchai sur la plante et, à son pied noueux, enfouis parmi les herbes et les feuilles mortes, je trouvai la chaîne et le médaillon que je désespérais de revoir.

Entre ma prière et le moment où je vis l'or scintiller, il ne s'était pas écoulé plus de cinq minutes. Inutile de vous dire mon bonheur et la gratitude que je m'empressai de manifester à mes merveilleux amis les arbres et les plantes. M'approchant de chacun, je déposai un baiser par ci, une caresse par là, osant à peine effleurer la pensée du miracle qui venait de se produire, mais quelle joie! Et cela, par la grâce de mon jardin.

Coïncidence? Synchronicité? Quoique cela puisse être, d'où que cela vienne et quelle qu'en soit la médiation, pourquoi nommer ce qui dépasse les noms? Nous ne pouvons encore une fois que remercier la Vie et l'Univers pleins de forces à l'œuvre, prêtes à guider nos pas et à développer la foi dans notre infini potentiel humain.

Posted by Picasa

8 commentaires:

  1. Chouette histoire. Elle me rappelle un bouquin de science fiction lu il y a plusieurs annees, dans lequel un detective intergalactique demontrait par la loi des probabilites que vu le nombre d'enquetes qu'il n'avait pu resoudre jusqu'ici, la personne qu'il recherchait actuellement dans tout l'univers devait forcemment entrer d'elle meme dans son bureau. :)

    RépondreSupprimer
  2. Et finalement, est-elle entrée dans son bureau? Peux-tu retrouver le titre de ce roman de SF? J'aimerais bien savoir comment la synchronicité fonctionne dans cette histoire parce que moi aussi je cherche quelqu'un dans tout l'Univers... en vain. Enfin, je me dis que c'est bon signe car Thubten Yéshé, un maître incontesté, m'a affirmé que lorsqu'on ne trouve personne on est tout près du but.
    Depuis, je cherche dans le Vide et même parfois, je crois que je parle dans le Vide ... sauf quand tu me réponds. Merci.

    RépondreSupprimer
  3. hi, hi, hi ! vous me faites rire tous les 2 !
    Salut Mathieu... c'est marrant de te lire car j'ai parlé d'Ariane aux deux petites filles que je garde... de son air sage et angélique... de ses origines indiennes et françaises.. peut être qu'elles inspirera la prochaine histoire que je leur lirais pour dormir !

    Salut ma Lise .... comment vas tu ?
    J'ai aussi pensé à toi il y à peu... je repensais a Fantagaro et Princess Bride... quel âge avions nous avec Anais lorsqu'on les regardait ?

    Je vous embrasse tous les deux ainsi que vos familles ( avec chatons compris )

    Méli !

    RépondreSupprimer
  4. Merci, Méli, de ton passge à RDV.
    J'espère que la prochaine histoire que tu raconteras, inspirée par Ariane, sera liée à la synchronicité et que tu nous la fera partager.
    Quand je vous ai montré les vidéos de Fantagaro et de Pincess Brid, Anaïs et toi deviez avoir entre 12 et 13 ans.
    Fantagaro est un vrai conte initiatique devenu un excellent film grâce à son réalisateur, Lamberto Bava, reconnu comme le maître du genre, et aux acteurs remarquables que sont Alessandra Martinez et je séduisant Kim Rossi Stuart.
    On peut le voir et le revoir à tous les âges et s'inspirer de cette histoire pleine de belles synchronicités pour comprendre la part cachée de soi-même — qui l'on est vraiment — et mener sa barque en évitant les éceuils semés par les supercheries du moi.

    RépondreSupprimer
  5. Coucou Lise, merci de ton commentaire chez moi qui me fait découvrir ton blog.

    Te dire que je suis très touchée par le récit de syncronicité no 4, serait peu dire.

    L'énergie qui nous entoure est précisément là pour nous. Je vois que tu sais très bien t'en servir. Pas facile de nos jours, de faire abstraction de la vie trépidante et surtout souvent vide de sens qui nous entoure!

    Je vais explorer ton blog plus avant! Ciao!

    RépondreSupprimer
  6. Bienvenue sur RDV Beo, et merci de ton passage.
    Je ne sais pas si je sais me servir de l'énergie "qui est là pour nous" comme tu le dis, mais au cours de ma vie, j'ai pu constater à diverses reprises que lorsqu'on veut VRAIMENT quelque chose, dans la mesure où cela ne lèse personne, la nature ou l'intuition nous suggère le moyen de l'obtenir, il nous reste ensuite à l'appliquer.
    Comme Alessandro Jodorovski, le maitre du tarot, aime à le dire: "Pour gagner à la loterie il faut tout de même acheter le billet."
    Je regrette d'avoir à le dire, je n'ai "acheté le billet" que 5 ou 6 fois dans ma vie et j'ai obtenu ce que je souhaitais — non, cela je ne le regrette pas — mais il vaut mieux faire attention à ce que l'on désire car on risque de l'avoir, et dans certains cas, on peut s'en mordre les doigts!
    Pour obtenir, il s'agit de savoir vouloir. Mon Mentor m'a donné un jour cette indication:
    "Imagine un voleur couché dans une chambre où se trouve un coffre-fort rempli de billets de banque, crois-tu qu'il va dormir un seul instant? Ou bien va-t-il chercher par tous les moyens comment piller le trésor? Il ne fermera pas l'œil tant qu'il n'aura pas trouvé la clé. C'est ainsi qu'il faut désirer la vérité, comme le voleur qui veut s'emparer du "magot".
    On ne risque rien à s'entraîner!

    RépondreSupprimer
  7. Je suis bien d'accord avec et surtout: il ne faut pas gaspiller cette énergie pour des broutilles: c'est trop essentiel.

    Je ne crois pas que ce soit le genre de truc à utiliser quotidiennement. Essentiel et exceptionnel.

    RépondreSupprimer
  8. Je vois que ta vie est bien remplie et pas mal organisée, tu as, comme on dit, les pieds sur terre. Merci pour les photos que tu m'as envoyées, ton fils est beau et ta peinture me touche. Le coin de nature où tu as posé ta roulotte dans les Laurantides a l'air bien agréable.Y vas-tu souvent?
    À bientôt Marie-Jo
    Bises

    RépondreSupprimer