mardi 21 avril 2020

L'Aigle qui m'a sauvé la vie.

      

 

                   L'AIGLE

              QUI M'A SAUVÉ LA VIE



Je ne sais pas pourquoi j'ai longtemps hésité  à vous raconter la brève histoire d'un phénomène de synchronicité (dont il y a plusieurs exemples sur ce blog) auquel je dois d'être encore en vie.
Par un beau dimanche de printemps, je me prélassais sur une chaise-longue, sous le bougainvilliers du patio où mon compagnon et moi aimons à partager un thé à la menthe en commentant les dernières informations. Ce magnifique arbuste couvert de fleurs étendaient ses branches en un réseau de rameaux entrelacés qui allaient se mêler d'un côté au feuillage de la glycine et de l'autre, épousait un petit arbre en forme de parasol.
Plusieurs mois auparavant, nous avions longuement palabré pour trouver un moyen de soutenir la partie de l'arbuste se trouvant en porte-à-faux; j'avais suggéré d'utiliser le plateau d'une petite table ronde en bois que j'avais remisée, en le fixant de telle sorte qu'il soutienne le réseau de fleurs et de feuillage épais grâce à une barre de métal très lourde dont le bas devait être enfoui dans la terre. C'est ce qui fut fait en ajoutant de lourdes pierres pour coincer la barre profondément enfoncée dans le sol
Je ne sais si vous pouvez imaginer l'astuce à laquelle nous avons eu recours faute d'avoir trouvé mieux, qui m'avait donnée en outre le plaisir de recycler ce vieux meuble inutilisable et cette lourde barre de métal rouillé.
Je dois maintenant, pour la compréhension de ce qui va suivre, vous confier que j'ai gardé d'une bande dessinée de 1973, Yakari et Grand Aigle, une affinité qui ne s'est jamais démentie avec cet oiseau que j'ai adopté comme mon totem protecteur. J'ai régulièrement la visite d'un aigle qui descend des montagnes voisines et vient faire des cercles au-dessus de notre terrain. Je le siffle, je lui parle comme je parle aux arbres et aux plantes, sa présence me réjouit et me donne le sentiment que nous communiquons à notre façon, subtilement.
Ce jour là, j'étais donc paisiblement allongée sur cette chaise-longue me délectant de mon thé à la mente lorsque j'entendis soudain le cri aigu d'un oiseau, mon ami l'aigle m'appelait! Je bondis, et au même instant, avant même que j'ai eu le temps d'achever mon geste, l'énorme barre de métal s'abattit à l'endroit précis où se trouvait ma tête un millième de seconde auparavant.
Je vous laisse imaginer la stupéfaction de mon compagnon et la mienne, alors que j'achevais de me mettre sur pied. Je venais d'échapper au pire et cela ressemblait à un miracle. Le premier moment d'émotion passé, je cherchai dans le ciel le rapace don le cri m'avait alertée, il n'y avait pas trace de l'aigle, pas même un nuage dans l'azur le plus pur.
Etait-ce aux tréfonds de moi que son cri avait retenti? Non puisque mon compagnon l'avait entendu comme moi. Quoiqu'il en soit, il n'y avait pas de doute, la synchronicité avait été salvatrice!.
Une semaine plus tard, j'eus cette fois la visite de mon aigle.  Un petit oiseau voletait maladroitement autour de lui, et je craignis d'abord qu'il ne fût une proie pourchassée par l'autre. Mais je compris très vite en observant leur manège, que le jeune n'était pas en danger; je soupçonnai qu'il était en fait un jeune nouveau-né en apprentissage de vol et que sa mère — hé oui ! une femelle ! — venait fièrement me le présenter.
C'est du moins ce que, dans ma candeur, je crois être la vérité.
Mais chut, ne le dite à personne ou je perdrai tout mon crédit.


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